Hélène KISSEL est Directrice Générale des Services de la Communauté d'Agglomération de Metz Métropole depuis décembre 2006.
Quelles sont les principales étapes de votre parcours territorial ?
Diplômée d'une école supérieure de commerce, j'ai entamé mon parcours professionnel en 1987 comme assistante parlementaire de Jean-Marie Rausch, Sénateur-Maire de Metz, avant de rejoindre les services municipaux de la ville de Metz comme contrôleur de gestion en 1988. Chargée du contrôle interne et externe, ce poste m'a permis d'avoir une vue transversale des actions et du fonctionnement d'une municipalité et de ses satellites. Ensuite, j'ai été nommée Responsable de l'Administration générale et de la coordination des services. En étroite collaboration avec le DGS, j'ai pu appréhender l'organisation d'une collectivité et participer à son amélioration. En 1993, mon DGS a pris la direction du District de l'Agglomération Messine et m'a demandée de le rejoindre en tant que Chargée de mission. Ainsi, j'étais chargée d'accompagner le processus d'extension des compétences et du périmètre, le passage à la fiscalité additionnelle et le transfert du SDIS au Département.
Dans un second temps, j'ai préparé la transformation du district en communauté d'agglomération avec une fois de plus l'extension du périmètre (de 10 à 28 communes), des compétences et un nouveau régime fiscal, passant de la fiscalité additionnelle à la TPU. La transformation en communauté d'agglomération est intervenue au 1er janvier 2002 et c'est à cette même date que j'ai accédé au poste d'Adjoint au DGS.
Je me sens riche de toute cette histoire intercommunale qui, au gré des transferts, des extensions et des nouvelles organisations, demande d'agir avec bon sens dans un souci permanent d'adaptabilité. Toutes ces étapes constituent une belle aventure professionnelle durant laquelle l'esprit pionnier animait le mouvement intercommunal. Il y avait très peu de lois, de décrets et pas de jurisprudence… on inventait en marchant !
Quel projet professionnel vous a particulièrement marquée ?
Le projet Centre Pompidou-Metz ! Le Président-Maire de l'époque, Jean-Marie Rausch, a fait un véritable pari sur l'avenir et je suis fière d'y avoir participé. C'était l'opportunité d'apporter de la visibilité et de l'attractivité à notre territoire, d'en modifier l'image et d'asseoir un rayonnement en se basant sur le projet culturel et le défi architectural. Autour de ce vaisseau amiral de la culture pour Metz inauguré en mai 2010 à proximité de la gare, nous avons embarqué avec nous toute une région. En parallèle, nous avons profité de l'arrivée du TGV Est pour aménager et développer le Quartier de l'amphithéâtre, une zone d'une cinquantaine d'hectares jouxtant le Centre Pompidou-Metz. Cette zone communautaire est composée de bureaux, commerces, logements et équipements publics et elle s'inscrit dans une volonté de développer économiquement le territoire autour de la mobilité, la culture et l'attractivité.
Quel est votre dossier d'actualité ?
Nous venons d'entrer dans le processus d'étude de la transformation de notre communauté d'agglomération en communauté urbaine. Ce passage suppose que la CA acquiert les compétences statutaires obligatoires des CU comme la voirie.
Le principal défi est d'étendre ces compétences sur les 44 communes de l'agglomération. Si on ajoute à cela les transferts que nous devons opérer au 1er janvier 2017 dans le cadre de la loi NOTRe, nous devons mettre en place en 2016 le pilotage adéquat des projets avec toutes les instances techniques et de gouvernance.
Mon rôle est de traduire la commande politique sur le plan technique et opérationnel afin que Metz Métropole soit en capacité d'exercer ses nouvelles missions dans les meilleures conditions.
Qu'est-ce que vous apporte l'ADGCF ?
Tout d'abord, je tiens à préciser que je suis adhérente à l'ADGCF depuis plusieurs années car il est fondamental de pouvoir s'appuyer sur une association qui prenne en compte la spécificité intercommunale. Ce réseau de DGS de communautés me permet d'échanger avec des homologues qui exercent leur métier dans les mêmes conditions et sur des thématiques communes.
Je viens d'être nommée membre du Comité régional de l'association. La nécessité d'échanger et de se rencontrer est d'autant plus forte avec ces nouvelles grandes régions. Même si des temps d'échanges étaient déjà organisés par les délégués régionaux lorrains, cette nouvelle situation politique nous oblige à nous organiser efficacement afin de faire entendre notre voix lors de l'élaboration des différents schémas et, ainsi, devenir des interlocuteurs incontournables des nouvelles équipes régionales.
[25/01/2016]