Agnès Gori-Rasse, DGS Communauté de Communes Caux Estuaire (16 communes - 18.400 habitants), et Vice-présidente déléguée de l'ADGCF, retrace son parcours professionnel dans les collectivités locales. Elle explique les enjeux de la fusion de son intercommunalité avec d'autres communautés de communes.

« Un processus de fusion représente un véritable challenge »


Agnès Gori-Rasse

Quel a été votre parcours professionnel ?

Mon parcours a débuté comme juriste privatiste avec un cursus complémentaire en droit de l'urbanisme et de la construction. J'ai ainsi été Directrice de l'Habitat et du Logement à la Ville de Havre pendant quelques années. En 2002, je suis devenue DGS de la ville de Lillebonne, avant de devenir Directrice de projets pour l'Agence d'Urbanisme de la région du Havre et de l'Estuaire de la Seine en 2003. À cette occasion, j'ai pu participer à la mise en place et au pilotage de l'élaboration d'un Schéma de Cohérence Territoriale du Pays Le Havre Pointe de Caux Estuaire, ainsi qu'à la coordination d'une mission prospective du territoire. Depuis 2007, je suis DGS de la Communauté de Communes Caux Estuaire qui regroupe 16 communes et 18 400 habitants.

 

Quel projet a particulièrement marqué votre carrière ?

Il s'agit de la candidature des quartiers du Havre au Grand Projet de Ville (GPV), devenu l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, lorsque j'étais Directrice de l'Habitat et du Logement à la ville du Havre. L'approche adoptée dans l'élaboration de ce projet reposait sur une vision de l'urbanisme au service de l'humain. Laquelle représentait un enjeu social important. Il s'agissait, par ailleurs, de mon premier pilotage de projet et d'animation d'équipes. Un autre projet marquant est bien sûr celui de la fusion de notre intercommunalité qui se déroule en ce moment même et qui représente un grand challenge.

 

Quel est votre sujet d'actualité ?

Notre projet d'actualité se concentre donc autour de l'initiative de la Communauté d'Agglomération havraise (CODAH) qui a proposé de fusionner avec notre intercommunalité et la communauté de communes Criquetot-L'Esneval. Il s'agit d'un sujet complexe, car certains élus sont réticents à ce projet. Un processus de fusion représente un véritable challenge et il s'agit là d'intégrer un territoire qui se gérait à échelle humaine dans une organisation beaucoup plus vaste. Nous passerons de 16 communes et 18 400 habitants à 54 communes et 275 000 habitants. La prise en compte des préoccupations locales et rurales dans la démarche est centrale pour mener à bien ce projet. L'accompagnement de nos agents afin que chacun y trouve sa place est également un enjeu de taille. Cependant, compte tenu de la forte résistance qui s'est exprimée ces derniers mois, des efforts de pédagogies et d'explications auprès des différents acteurs (PME, habitants, etc.) et des communes membres, notamment sur les tenants et les aboutissants de ce projet de fusion seront indispensables pour installer le climat de confiance entre les intercommunalités parties prenantes de la fusion et avec les autres acteurs (habitants, acteurs économiques, etc.), et ce, afin  d'avancer dans le processus.     

 

Que vous apporte l'ADGCF ?

Du réseau, de l'amitié, de la convivialité, des échanges d'expériences ! L'ADGCF représente aussi un lieu de débats et de partage de convictions. Nous partageons ensemble le goût de la chose publique et de l'intercommunalité, bien sûr.

[17/10/2018]