Directrice Stratégie, International et Portuaire à la Direction Générale en charge de l'Attractivité et de la Cohésion du territoire à la Communauté Urbaine de Dunkerque – Membre du « club prospective », collège associé de l'ADGCF
Quel a été votre parcours professionnel ?
J'ai débuté ma carrière comme assistante du Directeur Général de la ville de Dunkerque. Ce poste m'a tout de suite apporté une vision très transversale des politiques publiques liées à la ville. Par la suite, je me suis spécialisée sur les questions d'insertion professionnelle auprès du DGA de la ville de Dunkerque. À cette période, la mise en place d'un plan local d'insertion par l'économie et d'une mission locale d'agglomération occupait une place importante.
J'ai ensuite travaillé à l'agence d'urbanisme de Dunkerque, et notamment sur le contrat d'agglomération qui s'inscrivait dans le cadre de la loi Voynet prévoyant l'élaboration d'un projet de territoire et sa déclinaison opérationnelle et contractuelle. Cela m'a beaucoup appris sur la mise en œuvre des politiques publiques et sur le rôle des collectivités en tant qu'animateur stratégique pour définir un projet de territoire avec ses partenaires territoriaux. À cette époque, l'agence d'urbanisme agissait comme le bras droit de l'intercommunalité qui a, par la suite, directement repris ces fonctions d'animation du territoire avec l'appui de l'agence.
J'ai donc rejoint la Communauté Urbaine à la Direction Générale du Développement qui venait d'être créée. Ainsi, j'ai continué à travailler sur les problématiques liées au contrat d'agglomération et sur la recherche de financements au sein de la communauté. En créant la Direction Générale du Développement, nous avions également mis en place une direction chargée des partenariats internationaux et européens, ainsi qu'une direction des relations portuaires pour laquelle j'ai été sollicitée. Il s'agissait d'élaborer une convention partenariale avec le port qui soulevait diverses problématiques (aménagement, développement, aspects commerciaux…). Lors du départ du Directeur Stratégie, International et Portuaire, j'ai repris ce poste en y adjoignant ce volet portuaire. Nous avons donc un service stratégie qui s'occupe des projets de territoire, des questions de transition écologique, des problématiques prospectivistes lancées dans le cadre des 50 ans du territoire, ou encore, de la définition de nouvelles politiques publiques. Quant au service de partenariats institutionnels, il travaille sur la contractualisation et la recherche de financements et de coopérations européennes ou internationales.
Notre service, notamment avec le volet stratégie, fonctionne comme un incubateur de nouvelles politiques publiques. Aujourd'hui, nous lançons par exemple une politique agricole et alimentaire qui, pour l'heure, prend place dans nos travaux de direction, mais qui a pour vocation de devenir un service à part entière.
Quel projet a particulièrement marqué votre carrière ?
La démarche de projet d'agglomération était particulièrement intéressante, car porteuse de beaucoup d'enjeux pour notre territoire.
La convention avec le port était aussi un moment particulier qui soulevait plusieurs problématiques.
Plus récemment, nous avons lancé une démarche de réponse à l'appel de projet « territoire d'innovation, grande ambition ». Il y a désormais un directeur de projet en charge de ces travaux qui sont nés en incubation au sein de notre direction.
Quel est votre sujet d'actualité ?
Ce projet de « territoire d'innovation » est un sujet central actuellement, ainsi que la politique agro-alimentaire qui est nouvelle au sein de notre intercommunalité. Il y a également le lancement d'une démarche de prospective qui amorce un véritable changement dans la façon d'appréhender ce domaine. Nous prenons un virage dans la façon de penser la prospective et les politiques publiques. Cela correspond à de nouvelles exigences, à une prise en compte toujours plus importante du citoyen dans nos démarches, à une montée des questions environnementales… Nous sommes également à une époque où il faut penser à de nouvelles façons de travailler qui demandent un degré d'innovation. La question des financements est également en proie à des évolutions : nous sommes passés d'une logique de contractualisation, à des appels à projets, pour revenir finalement à des contractualisations… Cela demande donc une certaine agilité et des réflexions sur les besoins d'innovation, notamment dans les démarches économiques.
Que vous apporte le « club prospective » ?
Le « club prospective » permet d'échanger sur ces nouveaux questionnements qui s'offrent à nous. Nous pouvons discuter de nos expériences, avec nos problématiques respectives, pour mieux relever les défis qui se présentent à nous. C'est un accompagnement important sur les évolutions et les anticipations rencontrées par les collectivités. Le club nous permet de prendre de la hauteur sur nos habitudes de travail et de réfléchir ensemble aux stratégies impactant le développement de nos territoires.
[07/02/2019]