Édito

Régis Petit

Président de l'ADGCF

« Le mot du moment »

« Retour de bâton » : voilà comment on peut littéralement traduire « backlash », un mot qui résonne comme un coup de fouet, qui heurte par sa sonorité et dont les médias usent en ce moment sans retenue pour caractériser la poussée conservatrice qui sévit aux Etats-Unis et la lutte engagée contre certaines transformations sociales ou sociétales. Initialement, c'est-à-dire dans son contexte anglophone, le terme de « backlash » renvoie aux réactions attentatoires

d'une partie de la société à l'encontre de l'évolution des droits des femmes. Par extension, on parle aujourd'hui de « backlash écologique » pour désigner les ripostes hostiles aux politiques environnementales perçues comme contraignantes ou injustes, à l'instar d'Antoine Pellion qui a fait sienne l'expression pour qualifier les récents reculs en la matière et justifier son départ du secrétariat général à la planification écologique.

 

A vrai dire, comment ne pas partager l'impression d'un formidable bond en arrière depuis quelques mois ? Comme le rappelle le philosophe Alexandre Monnin, « le backlash se nourrit de plusieurs ressorts : le sentiment d'injustice, la peur du déclassement, la défiance envers les institutions, la désinformation ». Des groupes d'intérêt exploitent ces peurs pour alimenter le rejet de l'écologie. « On passe ainsi d'un climato scepticisme classique à un « green blaming » : accuser les politiques écologiques d'être responsables des difficultés sociales ». Voilà, sans doute, la dynamique dans laquelle nous nous trouvons. Sinon, comment comprendre les offensives récurrentes contre le ZAN au nom du « droit » au développement alors qu'une grande partie de nos territoires ont d'ores et déjà pris le virage écologique ? Comment justifier la réintroduction en janvier dernier d'un insecticide, l'acétamipride —pourtant interdit depuis 2018 en France— et ce, afin de « lever les entraves à l'exercice du métier d'agriculteur » ? Comment accepter la suppression du transfert obligatoire de l'eau et de l'assainissement, au principe d'une liberté communale retrouvée, alors que toutes les études montrent que l'intercommunalisation des réseaux améliore leur rendement ?

 

Le backlash écologique se double d'ailleurs bien souvent d'un backlash intercommunal, les communautés et les métropoles concentrant aujourd'hui l'essentiel des compétences renvoyant aux questions environnementales. Le débat parlementaire autour de la proposition de loi visant à instaurer la parité dans les fonctions électives locales et à étendre le scrutin de liste aux communes de moins de 1000 habitants apparaît symptomatique : alors même que les sénateurs avaient validé en commission l'élection par fléchage des conseillers intercommunaux, c'est in fine le Gouvernement qui est revenu par amendement sur cette disposition garantissant pourtant un substrat démocratique à l'intercommunalité dans les petites communes... Comment faire, si l'on retire d'emblée à l'institution chargée d'organiser les arbitrages et les compromis écologiques à l'échelle locale, une part de sa légitimité ?

 

Faut-il pour autant s'inquiéter outre mesure de ces revirements d'une partie de nos élus et de nos gouvernants ? Peut-être pas. Souvenons-nous de l'enquête réalisée par l'IFOP et le CEVIPOF en octobre dernier pour Intercommunalités de France et portant sur les thèmes devant prioritairement structurer la campagne des municipales aux yeux des Français : en tête de liste, figuraient les enjeux environnementaux, avec la distribution de l'eau potable (61 %), l'assainissement des eaux usées (59 %), la gestion des déchets (58 %), les questions de mobilité également (58 %). Des problématiques écologiques donc, renvoyant pour l'essentiel aux compétences intercommunales. Dit autrement, il n'y a pas de retournement de l'opinion publique en matière de transition.

 

Aussi, ce qui doit davantage nous interpeler, c'est bien le manque d'éthique —d'éthique de responsabilité— de certains responsables au sens de la capacité à être à la hauteur des enjeux qui arrivent comme le disait si bien Gilles Deleuze. Il est évident que la redirection environnementale remet en cause un certain nombre d'intérêts particuliers ou catégoriels, des habitudes de travail. Mais pour l'ADGCF, l'habitabilité de la planète constitue toujours un enjeu supérieur qui doit conditionner tous les autres.

 

 

Régis PETIT

Président de l'ADGCF

Vie de l'association

Universités d'été 2025 : les inscriptions sont ouvertes

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Si les intercommunalités ont bouleversé notre paysage territorial, force est de constater qu'elles ne font toujours pas pleinement partie de notre patrimoine territorial. Peut-être parce que la dynamique

communautaire n'a pas su mettre en récit les bouleversements territoriaux qu'elle a engendrés et n'a pas su produire une symbolique et un imaginaire proprement intercommunaux. Dans la perspective des prochaines élections locales, ces Universités sont l'occasion de travailler collectivement à l'élaboration d'un récit intercommunal. Ces questionnements structureront cette 17ème édition au cours de laquelle nous aurons le plaisir d'accueillir des conférencier(e)s de haut niveau (philosophe, chercheurs, etc.) qui accompagneront nos réflexions collectives.

Assurabilité des collectivités... et des DG : l'ADGCF auditionnée par le cabinet du 1 er Ministre

Le 31 mars dernier l'ADGCF, représentée par Régis Petit, son président et par Marc Bourhis, secrétaire national adjoint, était reçue par le cabinet de François Bayrou. Une délégation du SNDGCT était également

présente. A l'ordre du jour : l'assurabilité des collectivités et la dynamique actuelle de désengagement des assureurs. L'occasion, pour l'ADGCF, d'évoquer l'élargissement continu des risques à couvrir (épisodes climatiques, émeutes urbaines mais aussi cyber risques) mais aussi d'insister sur la déstabilisation du marché et le manque d'offres concurrentielles. Les enjeux identifiés : la meilleure gestion du patrimoine des collectivités, la réforme du code des marchés publics ainsi que la nécessité d'améliorer la cartographie des risques. L'occasion également, pour l'ADGCF de dénoncer les errances du nouveau régime de responsabilité des gestionnaires publics qui pénalise trop souvent celles et ceux qui s'investissent au quotidien pour le service public et non les véritables « auteurs » de pratiques irrégulières. A noter que, concernant l'assurabilité des collectivités stricto sensu, des annonces du Premier Ministre sont attendues le 14 avril prochain.

Le Conseil scientifique auditionne Hélène Grosbois et Eloi Laurent

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L'ADGCF poursuit les auditions de chercheurs et personnalités qualifiées dans le cadre de la démarche « Et si... », qui donnera lieu à la réalisation d'un second volet du film du même

nom sur les faiseurs de bifurcation. Dans ce cadre, les membres du Conseil scientifique ont eu le plaisir d'écouter les interventions d'Hélène Grosbois, conférencière, autour de son ouvrage La disparition du vivant et moi, et d'Éloi LAURENT, économiste, autour de son ouvrage Économie pour le XXIème siècle - Manuel des transitions justes. 

4èmes Universités d'hiver : les partenaires renouvellent leur confiance à l'ADGCF

A l'occasion des 4èmes Universités d'hiver de l'ADGCF, qui se sont déroulées les 7 et 8 mars derniers à Louviers en présence du Conseil d'administration et de nos partenaires, ces derniers nous ont renouvelé leur confiance.

Régis Petit, président de l'ADGCF, a eu le plaisir de signer le renouvellement de six de nos partenariats avec EODD ingénieurs conseils, La Poste Groupe, idealCO, Ancoris, l'Agence France Locale et France Gaz Liquides, qui nous rejoint en 2025. Un grand merci à nos partenaires pour leur apport d'expertise et leur engagement à nos côtés.

Un cycle RH & Attractivité : de l'expérience candidat à l'expérience collaborateur

Une quinzaine de dirigeants territoriaux se sont engagés dans cette démarche proposée par l'ADGCF et Politeia pour améliorer leurs processus de recrutement, développer leur marque employeur et fidéliser leurs agents,

au travers d'échanges d'expériences mais aussi d'exercices à mettre en place de retour dans sa collectivité dans une logique de test and learn. En février se tenait la deuxième étape de ce cycle, qui se clôturera en mai et qui donnera lieu à un livrable accessible aux adhérents dans les semaines à venir.

Budgets verts, budgets climat, annexe verte : de quoi parle-t-on ?

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Initialement perçus comme des exercices de transparence budgétaire, les budgets verts et budgets climats s'imposent désormais comme des outils incontournables d'aide à la

décision et de pilotage des politiques publiques. Pour démystifier l'exercice, la délégation francilienne de l'ADGCF organisait le 21 mars dernier un webinaire sur la question, à l'appui de l'expertise de nos partenaires (La Banque Postale et l'Agence France Locale) et les retours d'expériences de Val Parisis Agglomération et d'Est Ensemble. Le replay et les présentations sont aujourd'hui accessibles aux adhérents sur le site de l'ADGCF.

Quelles dynamiques du vieillissement de la population sur le territoire régional des Pays de la Loire ?

Olivier portier a présenté le vendredi 28 mars dernier à Nantes à l'IMT Atlantique l'atlas du Grand Âge, réalisé en collaboration avec l'ADGCF, Intercommunalités de France et La Poste Groupe. Les dirigeants territoriaux ont

ensuite échangé avec Samuel Aubin, sociologue et directeur du Collège des Transitions Écologiques et Sociétales, avant de réfléchir collectivement à une meilleure prise en compte de ces dynamiques démographiques dans les politiques intercommunales et les services.

Risques, vulnérabilités, adaptation au changement climatique en PACA au programme de notre rencontre régionale ce matin à Cogolin

Comment intégrer la gestion des risques dans nos politiques locales et développer une culture du risque, dès lors que le territoire régional est quasiment intégralement

couvert par tous les risques (inondations, sécheresses, érosion, submersion, séisme...) ? Comment adapter nos documents de planification et PICS, mais aussi nos organisations pour les rendre plus résiliantes ?

Une trentaine de dirigeants territoriaux réunis ce vendredi 28 mars aux côtés de nos partenaires EODD ingénieurs conseils, l'Agence France Locale, avec l'appui du SNDGCT Union Régionale Provence-Alpes-Côte d'Azur et du Cerema, pour en échanger.

Agenda

avril

mai

juillet

Partenaires

Nouvelle-Aquitaine : rencontrez IDEX à Cenon le 10 avril

inscrivez-vous

Idex convie les dirigeants territoriaux néo-aquitains à l'étape du Tour de France des collectivités en région qui aura lieu le 10 avril 2025 sur le site d'une de leur réalisation à Cenon : le réseau de chaleur Hauts de Garonne Energies. Au programme : présentation de l'Observatoire de la transition énergétique des collectivités, mené par Idex et IPSOS, échanges avec des experts en géothermie et visite d'un site exemplaire de décarbonation, suivi d'un cocktail déjeunatoire.

Trajectoire de réduction de l'artificialisation : feu vert du Sénat pour un nouveau round d'assouplissements

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La proposition de loi "visant à instaurer une trajectoire de réduction de l'artificialisation concertée avec les élus locaux" dite Trace, a été adoptée, en première lecture, après un vote solennel au Sénat ce 18 mars. Sa mesure phare est l'octroi aux collectivités de la possibilité de se fixer elles-mêmes une trajectoire "crédible" pour atteindre la sobriété foncière, avec un premier jalon non chiffré fixé à 2034. En éludant l'accompagnement en financement et en ingénierie réclamé par les élus locaux, le texte pourrait toutefois rater sa cible.

Baromètre du Commerce de Centre-ville : participez à l'enquête

accéder à l'enquête

Ancoris et Intencité s'associent pour réaliser le premier Baromètre du Commerce de Centre-Ville, une initiative inédite visant à comprendre les dynamiques commerciales, identifier les leviers de revitalisation et mettre en lumière les actions les plus impactantes pour renforcer l'attractivité des centres-villes. A ce titre, notre partenaire lance une grande enquête nationale à destination des acteurs du développement économique axée sur les enjeux d'attractivité commerciale, transformations des habitudes de consommation, impact des nouvelles formes de commerce. Moins de 10 minutes sont nécessaires pour répondre à l'enquête composée d'une vingtaine de questions.

Fonction publique : Laurent Marcangeli "ne ferme pas la porte" à une "négociation salariale"

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Alors que les contraintes budgétaires vont croissant, l'hypothèse d'une négociation sur les salaires des agents publics n'est pas d'emblée exclue par le ministre de la Fonction publique. Son directeur de cabinet l'a assuré lors d'une réunion avec les syndicats, qui portait sur le menu des prochaines discussions avec eux. Qualité de vie au travail, égalité professionnelle, logement des agents... les priorités de Laurent Marcangeli ont été dévoilées à cette occasion.

Retrouvez toute l'actualité de l'Association sur notre site internet www.adgcf.fr

La lettre d'information de l'ADGCF